Par Annie Plessy ([email protected]), inspirée du travail de Marshall Rosenberg et du CNVC, médiatrice et formatrice en CNV.

Etre médiateur ce n’est pas seulement une profession, c’est une culture à intégrer en nous : devenir ce tiers pacificateur qui, par sa qualité de présence, va faciliter la transformation d’une relation « conflictuelle » en communication vraie, dynamique et coopérante.

Le processus de Communication NonViolente dans la médiation centre le médiateur sur un objectif : amener les parties à établir avec le médiateur et entre elles, une qualité de connexion, c’est à dire établir une relation de confiance et d’ouverture à soi et à l’autre telle qu’elle permet à chacun d’exprimer et d’entendre.
 ce qui est fondamentalement vivant en chacun, en termes de sentiments et de besoins fondamentaux,
 ce qui est vraiment en jeu : la satisfaction ou non de ces besoins.

Le médiateur aura à jouer un rôle de traducteur, car le langage courant des « médiants » s’exprime le plus souvent sous forme de critiques, insultes, jugements vis à vis de l’autre. Les mots utilisés sont coupés de l’humain, c’est à dire de ce qui se joue au niveau de la sensibilité profonde en chacun.

Le rôle du médiateur sera de leur prêter un autre langage et de traduire reproches, jugements, diagnostics, en besoins satisfaits et non satisfaits. Il permettra ainsi une clarification et un changement de vision par rapport à ce qui faisait problème.

Il devra aussi développer la compétence de conduire chaque médiant à véritablement entendre les sentiments et les besoins fondamentaux exprimés par l’autre. Cette ouverture à « entendre l’autre », à « sortir du mal entendu » ne sera possible, que lorsque chacun aura senti qu’il est profondément accueilli dans l’expression de sa souffrance et de ses besoins.

Quand il n’y a plus personne qui entend une critique, le conflit est en voie de résolution.