la CNV au LIBAN
la nonviolence dans une école au liban
Vendredi 21 décembre 2007, par Relation d’Aide - Evolution
//pour une éducation à la nonviolence dans une école au liban
Sensibilisation à la Communication NonViolente au Liban avril 2007
Avec Annie Gosselin et Muriel Kalfala
Le contexte Nous avons été invitées par l’Association Arc en Ciel, ONG dont le siège est à Beyrouth, dans la cadre du programme Jeunesse de Arc en Ciel et de la formation des jeunes et des adultes en lien avec l’école de Farnabrach.
Arc en Ciel est une ONG laïque qui fait un immense travail de soutien et de réconciliation, notamment pour les personnes ayant un handicap et pour les jeunes. Elle a crée 7 centres dans le Liban. Voir le site : www.arcenciel.org
L’école Al Mahabah de Farnabrach se situe dans le Chouf, sud est de Beyrouth. Cette école a été reprise par Arc en Ciel il y a 2 ans, pour dispenser une pédagogie nouvelle : elle compte aujourd’hui 270 élèves et 36 enseignants, plus le personnel administratif.
La formation Nous avons rencontré 3 groupes représentant 70 personnes adultes et 5 enfants.
Le 1er groupe était constitué de : responsables dans Arc En Ciel, animateurs, éducateurs, assistantes sociales, enseignants, le directeur du centre de Damour, le directeur de l’ONG Aleph.
Le 2ème groupe était constitué de : enseignants de l’école Al Mahabah et d’autres écoles, de responsables éducatifs d’écoles de Beyrouth.
Le 3ème groupe était constitué d’enseignants et de parents de l’école Al Mahabah, dont des femmes appartenant à l’association des femmes de Farnabrach, d’autres faisant partie du comité des parents d’élèves, le surveillant de l’école, les coordinatrices de l’école maternelle et primaire, et 6 personnes du personnel de l’école.
La formation a eu lieu en français traduit en arabe.
Notre intention initiale
Témoigner de nos expériences d’utilisation de la Communication NonViolente, dans les écoles, dans les familles et dans les milieux de jeunes adultes.
Faire expérimenter par des exercices et des jeux de rôle liés à l’activité des participants, comment la CNV peut contribuer à une éducation à la paix et à « vivre ensemble » dans le respect, la bienveillance et le coopération, et développer plus de paix dans le monde
.
Mon intention complémentaire :
constituer un groupe d’appui permanent
Sensibiliser spécialement un groupe de personnes qui garantiraient ce mode de communication pour :
Soutenir les personnes qui veulent continuer à progresser dans l’utilisation du langage CNV (parents, enseignants, éducateurs, animateurs…)
Accompagner, par une intégration plus subtile du processus, la transformation du mode de communication et l’éducation à la non violence, au sein des organisations et des écoles qui encouragent l’échange des ressources et la résolution des différends dans un esprit de bienveillance
.
Nous nous sentons très enthousiastes car nos objectifs ont été atteints au delà de nos attentes.
QUELQUES ELEMENTS D’EVALUATION
Nous avons reçu un accueil chaleureux de la part du président d’Arc en Ciel et des autres responsables et un accueil très ouvert à l’apprentissage de la part de tous les participants.
Parmi les 70 participants, certaines personnes n’ont pas été présentes aux 2 jours réservés pour chaque groupe. Quelques personnes sont arrivées en milieu de session. Cependant la majorité (pour ne pas dire la totalité) des participants a été touchée par les expériences vécues pendant ces journées.
Quelques témoignages :
« - à la fin de la journée, je me suis sentie plus calme et reposée.
j’ai expérimenté avec mes enfants et quelque chose a changé dans ma façon de les aborder.
J’ai plus de recul par rapport à « l’autre » et j’accepte de l’accueillir comme il est avec ses besoins.
Nous avons tous des besoins et c’est plus facile de voir chez l’autre l’être humain
J’ai changé ma vision sur l’autre
Les lunettes au travers desquels je vois l’autre, se sont élargies
Nous avons tous besoin de cette communication et vous êtes venues au bon moment
Je regrette de ne pas avoir connu cette communication avant quand mes enfants étaient petits, je les aurais mieux compris
Un enfant : « j’aime ce que vous faites, parce que maman est plus calme »
Une maman « Je suis beaucoup plus calme »
J’ai pris conscience d’observer avant de juger
Importance d’écouter les autres aussi dans leurs besoins, car les respecter ne suffit pas
Importance de respecter et communiquer avec l’enfant sans le juger
Importance des besoins : ne pas mettre mon énergie sur les jugements
J’ai appris à établir le lien entre les sentiments et les besoins en moi, j’ai vu comment transformer le problème en besoin
Après les 3 jours, j’ai pris conscience que si une relation ne va pas, c’est que je l’ai mal interprété
J’ai une paix interne et j’aime transmettre ces informations à mon entourage »
Notre appréciation
Certaines personnes ont intégré intérieurement le processus et sont capables de se soutenir et d’aider les autres dans l’apprentissage :
La directrice de l’école Suzanne, est capable de dialoguer avec la CNV, d’aider à la résolution d’un différend et de « coacher » quelqu’un en CNV
Une enseignante a pu faire un dialogue « chacal » puis choisir le dialogue « girafe » sur un sujet qui lui tenait à cœur
Le surveillant a pu écouter et refléter en CNV
D’autres personnes, animateurs, enseignants, parents ont perçu la qualité de ce processus.
Beaucoup de personnes ont manifesté leur souhait d’approfondir l’apprentissage en prenant conscience de sa subtilité. Quelques témoignages :
je me sens frustré car j’ai envie de continuer l’apprentissage
heureux parce que j’ai un meilleur choix pour communiquer, j’aimerais refaire encore de la CNV
je me sens satisfaite et j’aimerais une session plus longue, car c’est le premier pas
satisfait, j’espère pouvoir l’appliquer avec les jeunes
après ces 2 jours, je sens que les besoins de chaque être humain est la stabilité et la sécurité. Je me sens en paix et j’ai envie que tout ce que nous apprenons soit appliqué dans toute la société libanaise.
Beaucoup de personnes ont témoigné du calme intérieur, de l’espoir et du souhait que ce processus de communication soit développé dans l’école et dans la société libanaise.
Pour que cette énergie et le temps investi par nous, par les dirigeant d’Arc en ciel et par les participants, portent ses fruits dans le futur, nous avons faits des propositions qui j’espère seront acceptées.
En partageant ce processus, nous avons pu :
accompagner les personnes dans un mieux être individuel et collectif,
soutenir les personnes en besoin de sécurité pour qu’elles retrouvent l’espoir, la joie de vivre,
développer chez les participants une plus grande capacité d’action dans le respect mutuel des besoins, de la coopération, créatrice de ressources individuelles et collectives,
et ainsi contribuer à œuvrer pour plus de paix au Liban et dans le monde.
Annie Gosselin et Muriel Kalfala Le 12 avril 2007